Chapitre 1: Labeur
J'avais les oreilles qui bourdonnaient à force d'entendre ma pioche frapper contre le roc à mes pieds. Ce bruit, je l'avais entendu toute ma vie, et quelque chose me disait que je l'entendrai jusqu'à ma mort.
Et je n'étais sans doute pas le seul à penser ça; nous étions une bonne quinzaine à creuser le sol et frapper la pierre pour en extraire le minerai, vendu chèrement par nos employeurs de la Motus.
Je ne me suis jamais plaint de ce travail; on se lève avant le soleil, et on creuse jusqu'à ce qu'il éclaire l'entrée du tunnel. Un travail physique, c'est vrai; mais un travail bien payé, et tout le monde achète du métal en ce moment...on est en guerre.
Enfin la guerre ne nous touche pas vraiment ici, à Galeste. On est le seul village aux alentours, et pour être franc, c'est un vrai petit paradis. On a l'eau, le soleil, et l'argent. Mais on a aussi ces emmerdeurs de cultiste qui viennent tout les jours recruter des gens idiots sans cervelle. Parait qu'ils venèrent un Seigneur Niskaru...pfff!
J'apercus le soleil éclairer l'entrée. Etant le plus haut aujourd'hui, c'est moi qui ait le plaisir d'annoncer la fin de la journée.
" SOLEIL !!!!!!!!!!", criais-je, afin qu'une autre personne crie à son tour et ce, jusqu'au bout du trou. J'essuyais ma sueur avec un pan de ma tunique, empoignais ma pioche et allais m'adosser au mur d'entrée de la mine, au soleil.
Mon nom est Krayt. Aaron Krayt. J'ai 28 ans, et je suis almain, même si mes deux parents ne le sont pas. J'ai toujours vécu ici, à Galeste, avec mes parents. Ma mère, Nal, nous attendait tout les jours avant de préparer le repas, le moment qu'on préférait avec mon paternel.
Ma mère est une dokkalfar, à ce qu'il parait c'est elle qui a mis le grappin sur mon père, mais ils se disputent sans cesse quand ce sujet revient sur la table.
Le regard perdu dans le vague, une lourde main s'abattit sur mon épaule droite, ce qui me fit sursauter brusquement.
Le possesseur de cette main était mon père, Olnir. Aujourd'hui c'était lui qui était le plus loin dans la mine. Il se portait presque toujours volontaire pour y aller, car plus profond tu creuses, plus lourde est ta bourse en fin de semaine.
Mon père est un almain ordinaire, à ceci près qu'il mesure presque deux mètres et il est taillé comme un ettin...avec une seule tête. En me voyant sursauter, il partit d'un gros rire franc.
"Alors, fils, on a la tête dans les nuages?
- On dirait bien, oui... Tu as du bien creuser la-dessous, tu es tout noir!
- Ha! Je suis tombé sur une veine de charbon, une sacrée veine! Vu que la Motus ne le vend pas, j'en ai ramené deux sacs pleins! Ta mère sera contente de pouvoir faire un bon feu!
- Je crois surtout que c'est toi qui sera content! Quand Mère fait du feu, tu me dis tout le temps que les flammes l'embelissent encore plus...
- HA HA HA! Oui c'est bien vrai. Ta mère était une espionne dans sa jeunesse, une espionne sacrément douée. On la surnommait Flamme Noire, et quiconque croisait son chemin...
- ...finissait carbonisé par ses dagues de feu, les Crocs d'Aodh, qu'elle trouva alors qu'elle pistait un chef du Testament de Belen. Je sais, Père, je sais!
- Euh...oui bon, je radote sans doute. Mais tu l'aurais vu, tu aurais pensé comme moi !!!
- C'est à dire...? (je craignais le pire, mais bon...)
- Je me suis dit: Celle-là, elle doit mettre le feu au lit! HA HA HA!"
Ne trouvant quoi répondre pendant que mon père pleurait de rire, je lui pris un sac de charbon et c'est avec son rire comme compagnon que nous nous dirigeâmes vers notre maison.
La journée passa paisiblement, et une fois le soir venu, je m'assis sur le banc devant la maison.
Voila ma vie. Je travaillais avec mon père à la mine, et nos pioches étaient nos meilleures amies; je pensais qu'à mon tour, je trouverais une femme un de ces jours, que je construirais ma maison pas loin de celle de mes parents car ma mère voudrait toujours m'avoir à l'oeil, que je continuerais à travailler à la mine après la mort de mon père, et que, comme mon père l'a fait pour moi, je forgerais une pioche pour mon fils, avec de l'acier que j'aurais fauché à la mine.
C'est durant cette pensée précise que je sentis le tranchant d'une lame contre ma gorge, et une voix bien trop familière souffla dans mon oreille:
" Aaron, ne bouges pas, ou tu es mort."
Chapitre 2: Destin...ou Fatalité ?
Impossible de ne pas reconnaître cette voix, et encore moins son propriétaire.
La voix de ma Mère, Nal.
Bien malgré moi, ma voix tremblait lorsque je lui demandais:
"Mère, qu'est-ce tu fais ?!
-Silence."
Ce simple mot siffla à travers ses dents, et suffit à faire disparaître toute envie de rébellion en moi. Il en était ainsi depuis mon plus jeune âge. Dès que Mère prenait cette voix sifflante et basse, la peur me saisissait, une étreinte à la fois douce mais ferme et froide.
"Aaron, lèves-toi en douceur et rentres à l'intérieur."
Je m’exécutais selon ses dires, me relevais doucement, et c'est toujours avec la lame plaquée sur ma gorge que j'ouvris la porte de la maison. Mère me poussa sur une chaise comme une poupée de chiffon.
"Je ne répèterais pas deux fois ce que je vais te dire maintenant. Non...pour être tout à fait franche, je pourrais tout simplement ne rien te dire et te tuer sur-le-champ, mais..."
Une étincelle de douceur éclaira doucement son regard pendant un bref instant, mais Mère la fit partir tout aussi vite.
"Je n'ai pas le temps pour ça, ainsi je vais te faire la version courte. J'ai été rappelé pour reprendre du service. Les choses ont changé à Mel Senshir, et je dois m'y rendre au plus vite.
-Mais Mère, de quoi est-ce tu parles ? Mel Senshir ? Veux-tu dire que la guerre...que nous perdons la guerre ? Mais...et Père ? Et moi ? Ou est Père ??
- ..."
Elle garda le silence, et leva la tête au plafond, comme si elle voyait au travers. Un immense filet de larmes inondait ses yeux lorsqu'elle planta ses yeux rouges dans les miens.
Sa voix tremblait quand elle reprit la parole.
"Ton Père a lu la missive secrète. Il ne voulait pas que je parte, tout comme toi. Mais l'issue de la guerre est bien plus importante pour la Faélie qu'un doux foyer et une vie heureuse, Aaron! Olnir n'a rien voulu savoir, et j'ai dû...j'ai dû..."
Sa voix s'étrangla dans sa gorge, et elle fit demi-tour, je pus voir son dos se soulever au rythme de ses sanglots retenus. A cet instant, ma colère annihila ma peur et ce fut d'une voix que je ne connaissais pas que je hurlais:
"TU N'AS PAS FAIT CA, MÈRE! TU N'AS PAS OSE TUER PÈRE ?! COMMENT AURAIS-TU PU FAIRE CA, TU L'AIMES!!!! ET PERSONNE NE TUE SON AIME, PERSONNE!!!! MÈRE, REPONDS-MOI !!!!!!!!!!!"
Emporté par ma fureur, je bondis de ma chaise pour plaquer Mère au sol. Mais c'était sous-estimer l'espion et l'assassin le plus redoutable de notre époque...Flamme Noire.
D'un pas de côté, elle m'esquiva et se servit de mon élan pour me mettre à terre d'un croche-pied. Elle me chevaucha et me plaqua à nouveau ses lames en croix contre ma gorge, à un détail près...
Ses lames s'étaient embrasés, et leurs flammes me brûlèrent alors la gorge. Je hurlais de douleur, et, levant le regard vers Mère, je vis les flammes se refléter dans ses yeux.
Et, au bord de l'inconscience, j'entendis ses dernières paroles:
"On vit, on meurt...et ça recommence, et toujours sous leur contrôle. Cela doit cesser...
Je ne peux pas te tuer, fils. Même de toutes mes forces, je ne le pourrais pas. Tu es ma chair, mon sang. Tu possèdes ma rage. Si jamais ta haine envers moi brûle encore à ton réveil, viens me trouver au front, à Mel Senshir.
Tu pourras alors...."
Et les ténèbres m'engloutirent.
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Lorsque je repris conscience, l'aube pointait à peine. Je voulus relever la tête et je ressentis une vive douleur à la gorge. Je levais une main pour la toucher, et je sentis une bande de tissu autour de mon cou.
La toucher me remémora alors la nuit dernière, et ceci acheva de me convaincre que cela n'avait pas été un rêve...Allongé sur le plancher, les larmes montèrent à mes yeux et je mis à pleurer, en silence.
Mon chagrin atteint son paroxysme lorsque je découvris le corps de Père, allongé dans son lit, aussi paisible que s'il dormait...Je tombais à genoux au pied du lit, et cria ma douleur dans mes mains.
De longues minutes après, je vis des lueurs danser devant mes yeux. Je les ouvris, encore baignés de larmes et regardais d’où venaient ces lueurs. Je parvins à me lever non sans difficulté, et me dirigea vers la fenêtre ou j'entendis alors des cris, et soudain, je compris.
Ces lueurs étaient celles des torches, ces cris d'horreur qui résonnaient étaient ceux des gardes, et ces cors au son strident et lourd, étaient les cors des tuathas.
Je ne les avais entendu qu'une seuls fois avant, mais leurs sons étaient restés gravés dans ma mémoire...
Chapitre 3: Foudre
Encore un peu déboussolé, mon cerveau tentait d'assimiler les événements des dernières douze heures. en vain. Un seul mot me venait à l'esprit en voyant les reflets rouges des armures de l'ennemi: survie.
Je devais survivre coûte que coûte, je devais retrouver flamme noire...ça n'était plus ma mère, bien qu'elle le fut, autrefois.
La maison était la plus proche de la rivière, j'ai donc pensé que m'enfuir en restant le plus possible dans l'eau me cacherait suffisamment. Encore fallait-t-il y arriver. Il y-avait bien 20mètres entre la porte et la rivière, et c'était à découvert. Si j'étais vu, c'en était fini de moi.
Une énorme explosion retentit et fit trembler les pierres de la maison. Les tuathas venaient de détruire la maison du maire. Serrant les poings et bouillant de colère, je dus fournir un gros effort pour ne pas y aller. Que ferais-je sans arme? ... ... Il me fallait une arme. Je savais que Mère conservait ce qu'elle appelait "sa trousse d'urgences" à la cave, dans un coffre enchanté. Heureusement pour moi, je l'avais déjà vu en entrer la combinaison à travers les lattes du plancher. Il fallait seulement espérer qu'elle n'ait pas changé la séquence...Père a tenté de l'ouvrir de force une fois...il est resté au lit pendant deux semaines.
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Je dévalais les marches pour arriver à la cave. Le coffre était caché sous l'escalier,derrière un pan de bois. Je l'enlevais et découvrit le fameux coffre, dont l'enchantement luisait faiblement d'une lumière violette.
Prenant mon courage à deux mains, J'entraîs la séquence que J'avais revenu, et hésita sur la dernière. Je tremblais et une goutte de sueur vint troubler ma vue. Je me frottais rapidement le visage puis, je fermais les yeux pendant que J'entrais le dernier code.
Le petit cliquetis résonna à mon oreille comme le plus doux des bruits. J'ouvrais le coffre et découvris trois choses dont je me demandais ce que j'allais bien en faire!
Un livre sans titre, une petite fiole remplie d'un liquide rouge, et une épée longue dont la lame était recouverte d'inscriptions bizarres.
Père m'avait parlé des armes enchantées, et qu'il ne fallait jamais les toucher.
Pourtant, je n'avais guère le choix. Je saisis la poignée et ce fut comme si la lame avait pris vie! Les inscriptions s'illuminerent et la foudre jaillit de l'épée si soudainement que j'en poussais un cri de surprise.
Cri que, a mon grand malheur, un groupe de tuathas entendit.
Je me maudis intérieurement alors que les tuathas entrèrent chez moi en défoncant la porte, laquelle tomba lourdement au sol.
A entendre le bruit de leurs pas, je pensais qu'ils étaient deux, mais un coup d'oeil à travers le plancher m'indiqua qu"ils étaient trois.
J'entendis la voix d'un d'eux tonner fortement.
"Prenez les objets de valeurs! Gardez les femmes en vie! Placez les explosifs de prismère!"
Un second ricana.
"Hé hé, j'aime bien les femmes du coin, elles sont bien en chair...j'adore la chair.
- Ha! C'est vrai que tes femmes sont toutes mordues et il leur manquent un morceau par-ci par-là.
- Hin hin...comme ça, je reconnais les miennes plus facilement!"
Ils s'esclaffèrent grassement pendant que je crispais ma main sur la lame, bouillonnant de colère. Un éclair jaillit de l'épée, frappant le pan de bois suffisamment fort pour le faire tomber au sol dans un grand vacarme.
Le tuatha à la grosse voix tonna: "Qu'est-ce que c'était! Vous deux, descendez voir!!"
"Et Merde", jurais-je entre mes dents.
Je cherchais des yeux un endroit ou me cacher, mais en vain. Je décidais alors de me recroqueviller à coté du coffre, et posais l'épée au sol ou ses éclairs me feraient repérer.
Les tuathas dévalèrent les marches en quatrième vitesse et, une fois en bas, se placèrent côte-à-côte, et sortirent leurs armes. L'un avait une épée faite dans un métal rouge comme leurs armures, l'autre pointa une lance à la pointe luisante du même métal.
Si je devais attaquer, ce serait celui à l'épée le premier, car celui à la lance aurait du mal à la manier dans un espace aussi exigu.
Je sentais la tension raidir mes membres, et je bandais mes muscles pour me préparer à bondir, la peur au ventre malgré tout. Je plaçais ma main au-dessus de la poignée de l'épée, prêt à la saisir.
Mais le plancher craqua sous mes pieds, et les tuathas se retournèrent. Je saisis cet instant ou ils me cherchèrent des yeux pour frapper. Je pris la lame qui s'éclaira d'éclairs et me lança sur le tuatha à l'épée. Je visais l'interstice sans armure sous le bras et frappa de toutes mes forces.
L'épée atteignit son but; la lame transperça la chair du tuatha à l'aisselle, et la pointe ressortit à la base de son cou.
Il laisse échapper une exclamation de surprise de et douleur, que je n'entendis pas car j'étais moi-même en train de hurler, de rage ou de peur, je ne saurais pas dire.
Mais l'épée puisa son énergie en moi, ce qui décupla la force des éclairs, qui coururent sur tout le corps du tuatha transpercé, et rebondirent sur le second, ce qui le paralysa dans son geste pour placer sa lance correctement.
je profitais de cet instant pour retirer ma lame, la pris à deux mains, et d'un cri de rage, l'abattit sur le cou du tuatha.
Sa tête sauta de son corps et vola au travers de la cave, et vint s'écraser au sol.
J'abaissais ma lame, et reprit mon souffle. Je n'avais pas eu conscience de l'avoir retenu. Ma respiration était rauque, haletante, et mes mains, ma tunique et une partie de mon visage étaient recouverts de sang.
Ces deux tuathas furent, à ce moment, les deux seuls êtres dont j'avais ôté la vie. Choqué, je pris brusquement conscience de mon geste.
Mais ce fut de courte durée, car le dernier tuatha, le chef, descendit les marches de la cave d'un pas assuré. Il se planta en face de moi et croisa les bras.
"Eh bien eh bien, tu as réussi à te défaire de deux de mes meilleurs hommes, on dirait. Je devrais te féliciter, ils étaient loin d'être des inutiles..."
Je baissais brièvement les yeux sur leurs corps, puis replaçais mon regard sur le tuatha. Je décidais de bluffer, mais ma voix me trahit et trembla le premier mot aussitôt sorti de ma bouche.
"Vois ce que j'ai fait à tes hommes! (je levais mon arme et la pointais sur lui) Pars maintenant et vis, ou restes, et affrontes ma colère!"
Le tuatha partit d'un rire gras et franc.
"HA HA HA! Mon petit, ton jeu ne prends pas avec moi. J'ai tué des dizaines de personnes. toi, on voit clairement que ce n'est pas le cas. Tes yeux trahissent une vie sans soucis! Ta main tremble!"
Il plaça ses mains dans son dos, et en sortit deux dagues. L'une brilla d'une lueur bleue, l'autre s'enflamme instantanément.
"Je reconnais ton épée...mais je l'ai vue dans les mains d'une toute autre personne...c'est la Lame des Tempêtes. Ses éclairs paralysent ses victimes. Une arme très dangereuse...si on sait s'en servir correctement. Flamme Noire la maniait à la perfection!"
Le nom de Flamme Noire me fit sursauter. Ma réaction sembla l'amuser.
"Ah! Peut-être es-tu un de ses apprentis. Ou même son fils, si mes informations sont exactes! Quoi qu'il en soit, il est clair que tu n'as ni sa maîtrise, ni son expérience, et encore moins sa force!"
Il cria ses derniers mots tout en se jetant sur moi les dagues en avant.
Je parvins à l'esquiver de justesse, mais sa lame glacée me toucha au bras droit, et un froid intense me parcourut les muscles jusqu'à ma main qui tenait l'épée. Je regardais le tuatha qui souriait dans la pénombre.
"Je suppose que tu ne connais pas mes lames, Claire et Obscure. L'une vous brûle, et l'autre vous gèle les os. Impressionnant, non ?"
Et il chargea à nouveau. Je ne pus bouger comme avant, et mon bras droit se prit un autre coup de lame gelée. Cette fois-ci, je lâchais mon arme et tombait à genoux, tenant mon bras gelé dans mon autre main.
Le tuatha s'approcha doucement, et fixa ses lames au-dessus de ma tête...
"Bien, je suppose que c'en est fini pour toi. Tout comme Galeste. Il n'en restera que des cendres, et je compte faire de même avec Flamme Noire! Avoir enfanté et connu l'amour n'aura que fait d'elle une cible plus faible, HA HA HA!"
Il leva alors les bras, et avant qu'il n'abatte ses lames, je pris rapidement l'épée dans ma main gauche, et empala le tuatha sur sa lame.
Il cracha du sang et tomba à genoux, devant moi. Il leva la tête vers moi et me dit:
"Ha!....Bien joué, petit. tu n'as retardé ta mort que de quelques minutes. Nous sommes 6 escouades ici, ne penses pas pouvoir t'enfuir! Ha...ha....aaaaaa"
Et il tomba mort contre moi, un sourire ensanglanté sur ses lèvres, les yeux révulsés...
Je le laissais glisser à terre tandis que je me relevais doucement...
J'avais tué trois hommes en moins d'une heure...mais je n'avais pas le temps de m'apitoyer. J'entendis le cliquetis des bombes placées au-dessus..
J'écarquillais les yeux. Je devais sortir d'ici au plus vite!
Je pris mon épée, le livre et la potion, et dévalais les escaliers, puis je sortis de la maison et courus vers la rivière.
Je n'eus qu'une fraction de seconde pour me demander si j'allais être repéré, car ma maison explosa alors dans un fracas digne des plus gros explosifs de la mine, et le souffle me projeta en l'air sur près de quinze mètres. Mon envol se termina dans la rivière ou je tombais lourdement face en avant. Heureusement pour moi, il y'avait assez de profondeur pour ne pas manger le fond. Je sortis rapidement la tête de l'eau, et regarda autour de moi.
Apparemment, les tuathas ne m'avaient pas vus. Je pris une grande inspiration et, tout doucement, je me mis à remonter le courant pour fuir ce massacre.
Chapitre 4: Nouveaux Horizons
Caché dans l'eau, les tuathas eurent la bonne idée de ne pas venir fouiller la rivière. J'entendis des explosions de l'autre côté du village et des cris...
Je ne sais pas commment j'avais fait pour me retenir de ne pas y aller. Mais c'était courir au devant de ma propre mort. Serrant les dents, je décidais de remonter le fleuve et d'aller me trouver un endroit sur pour passer la nuit.
J'entendis alors des bruits de pas venant vers moi. Je me plaquais contre le rocher et entendis des tuathas parler sur le surplomb.
"Vous avez dragué la rivière ?
-Euh...non chef, c'était l'escouade du Commandant Kelh qui devait s'en charger.
-Bien, alors allez me les chercher sur-le-champ!
-Oui, chef!"
Je sus alors qu'il fallait que je me depêche. Ils allaient trouver trois corps, et aucune personne. Ils allaient se demander ou il avait pu fuir sans se faire prendre. Et il penseraient à la rivière.
Une fois arrivé en haut de la chute d'eau, je ne savais pas tellement ou aller me cacher...mais j'eus une idée: la mine.
Les tuathas ne la connaissent, alors que pour moi, c'était comme ma deuxième maison.
Je sortis de la rivière et courus aussi vite que je pus en direction de la mine. J'arrivais au passage ou il faut éviter de regarder en bas, sinon, on s'y retrouve. Seulement, dans ma course, je n'avais pas aperçu le barghest qui dormait tranquillement derrière son rocher. Il se leva nonchalamment et s'étira, et finalement, son grognement me fit tourner la tête vers lui.
Je ne m'arrêtais pas de courir, alors le barghest courut à ma rencontre. J'accélérais et tout en courant, ouvrit mon sac pour saisir l'épée. Seulement j'en sortis le livre. Une fois dans mes mains, il se mit à s'ouvrir tout seul et des inscriptions rouges en remplirent les pages. Puis une vague de chaleur me traversa le corps et me cloua sur place. Pris de convulsions, j'eus soudain du mal à tenir debout. Je tombais à genoux. Mais le barghest, me voyant tomber, redoubla la cadence. Il n'était plus qu'à une dizaine de mètres de moi.
Incapable de contrôler mes membres pour saisir l'épée, je sentais néanmoins une chose nouvelle en moi, inconnu mais nouvelle.
J'eus toutes les peines du monde à lever mon bras en direction du barghest, dont la gueule écumait de bave, puis rassemblant cette chose au plus profond de moi, je sentis une chaleur envahir ma main, et devenir de plus en plus brûlante.
Je criais, et au moment ou le barghest allait refermer ses crocs sur moi, la chose au creux de main explosa et un symbole de flammes rougeoyantes était maintenant inscrit dans la chair du barghest.
Celui-ci recula, et tenta de se frotter le museau pour apaiser la brûlre. Inconsciemment, je savais ce qu'il me restait à faire. Ce symbole de flammes était sous mon contrôle.
Je me concentrais et fit exploser le symbole en une boule de feu gigantesque qui brûla le barghest jusqu'aux os..je dis ca car je n'aperçus alors que ses os une fois le feu éteint.
"Ouaw', dis-je. Ce livre était sûrement un livre de compétence magique. Quoi qu'il en soit, bien que content de ma nouvelle acquisition, je vis les tuathas s'affairer au loin. Sans doute avaient-ils vu le feu.
Me redressant, je parcourus la centaine de mètres qui me séparait de la mine, et m'y engrouffra.
Chapitre 5: Fuite
Ne réfléchissant pas, je courus et dévalais la mine; une fois arrivé à son point le plus profond, je m'arrêtais brutalement contre un mur, le souffle court.
Mais je n'eus pas le temps de le reprendre, car le mur contre mon dos trembla; je m'en écartais le plus vite que je pus, et ce fut de justesse que ses pans gros comme trois hommes ne me tombent dessus.
Je tentais de me redresser, mais j'en étais incapable; je savais ce qu'il allait se passer...la mine allait s'effondrer, elle tremblait de tout ses murs, et un grondement sourd enflait dans l'immense cavité.
J'étais recroquevillé sur moi-même, la peur au ventre, sentant ma fin arriver. Je ne voulais pas en finir comme ça, mais si par chance j'arrivais à sortir de la mine avant qu'elle ne s'effondre, ce seraient les tuathas qui me mettraient à mort. Deja la roche au-dessus de moi tombait de partout.
Mais malgré tout, je ne voulais pas mourir. J'ouvris les yeux et je vis que dans le trou qui s'était crée derrière le mur, les roches ne tombaient pas. C'était maintenant ou jamais. Je me jetais dans le trou.
Je réussis à ne pas finir enseveli, mais une pierre tomba sur ma jambe quand je m'étais élancé, et qui m'avait cassé la cheville. J'hurlais de douleur, mais je n'entendais rien mis à part le grondement des pierres qui finirent par boucher la mine entière.
Affalé contre un mur et tenant ma jambe droite à deux mains, j'attendais que la douleur s'estompe; au bout de quelques instants, elle disparut légèrement, mais ce fut insufffisant; je fis bouger mes doigts de pied ce qui fit souffrir le martyr.
Soudain, j'eus une révélation: la potion rouge. J'avais déja vu Mère en donner à Père une fois ou il était revenu blessé de la mine. C'était forcément une potion de soins.
Je fouillais rapidement dans mon sac et sentais quelque chose d'humide...je secouais la tête.
"non...non...elle n'est quand même pas..."
Eh si; la potion s'était brisée, il en restait à peine un fond dans la bouteille cassée. Je la pris précautionneusement et versais son maigre contenu sur ma blessure. Et je poussais alors un nouveau cri; je sentais les os se ressouder, et c'est une sensation peu enviable.
Mes os étaient recollés, mais la blessure saignait toujours; au moins, j'avais déja nettement moins mal. Je tentais de me mettre debout et y parvins, mais je dus me servir de l'épée comme canne de soutien. Je jetais un oeil aux environs. Mais ou étais-je?
Je levais les yeux; les décorations aux murs étaient impressionnantes et montaient si haut que je ne distinguais pas le plafond. J'avançais un peu dans ce qui semblait être un couloir, mais certaines pierres étaient tombées de leurs emplacements, on dirait que cette construction datait de très longtemps.
Je continuais à avancer en boîtant et regardant un peu partout, sauf devant moi. L'épée se prit dans un piège à ours, dont les lames se refermèrent presque jusqu'à hauteur de la garde de l'épée. Surpris, je retirais la main de la lame et tombais lourdement; je poussais un nouveau cri de douleur, et d'exaspération.
" Merde! Mais pourquoi je ne regarde pas ou je marche, bon sang?!"
Je réussis à me remettre debout en m'appuyant sur ma seule jambe valide, et j'entrepris de retirer la lame de son étau. Et je dus y mettre toute ma force afin de l'en sortir avec une sacrée gerbe d'éclairs qui lacèrerent les murs et en fit tomber d'autres roches. Je faillis retomber mais pris appui de tout mon poids sur l'épée qui s'enfonca au tiers dans le sol sableux.
Je l'en sortis et jurant à travers mes dents, je repris ma marche claudiquante. J'arrivais à un croisement. N'ayant aucune idée d'ou je devais aller, je décidais d'aller à gauche. Allez savoir pourquoi, mais j'avais un bon sentiment sur la gauche. Et cette fois en regardant ou je posais mes pieds -et mon épée- j'arrivais vite à une porte qui semblait immensément lourde.
Je m'arrêtais devant, et me demandais si j'arriverais à la pousser. J'avais de gros doutes, mais si je voulais sortir d'ici, je ne pouvais qu'essayer de la pousser. Je m'appuyais dessus et poussais de toutes mes forces en criant. La porte de pierre bougea, mais pas suffisamment pour me permettre de passer; je pus néanmoins jeter un coup d'oeil à ce qui se trouvait derrière. Et ce que j'y vis me coupa net l'envie de la franchir.
Je vis des palmiers et une oasis, des touffes d'herbes et avec la clarté de la pleine lune, je vis briller des os. Des dizaines, peut-être même des centaines d'os qui jonchaient le sol.
Mes yeux se révulsèrent, et j'eus beaucoup de peine à tenir debout. Je ne me sentais pas la force d'arpenter ces couloirs à nouveau, ni la force de franchir cette porte. Pourtant, il fallait bien faire quelquechose ou j'allais finir mes jours ici, mort de faim et de soif.
Rassemblant tout mon courage et mes forces, je poussais à nouveau sur la porte; celle-ci daigna s'ouvrir plus largement que lors de mon premier essai, et je pouvais enfin la franchir. Cependant, devant cet affreux spectacle, j'hésitais....
Chapitre 6: Niskaru
Debout devant la porte en pierre, je n'osais bouger, tant par ma jambe qui me faisait souffrir que par le spectacle qui s'offrait à moi.
J'étais dans un surplomb de la montagne ou la chaleur et le vent ne devait pas beaucoup perçer la pierre, car la nature avait repris ses droits ici; l'oasis, les palmiers, l'herbe...mais malheureusement pour moi, je ne devais pas être le premier à être parvenu ici, en témoignaient les centaines de squelettes gisant partout au sol, dans l'eau, affalés contre les gros cailloux ici et la.
Je déglutis ma salive avec peine, et la seule lumière de la lune ne me permettait pas de voir bien loin; je devinais le bord du précipice, mais je ne voyais pas le fond du surplomb, aussi entrepris-je d'y aller. Un silence de mort régnait ici, et il faisait si bien pression sur moi que j'avançais en faisant le moins de bruit possible. J'avais fait une dizaine de pas quand ma lame se planta dans un crâne à demi enfoui dans la terre. Un éclair brilla dans la nuit me révélant le fond de la cavité: un monstre ignoble était en train de dévorer ce qui semblait une masse énorme de chair ensanglantée. J'étouffais mon cri de surprise et m'étalais de tout mon long par terre; la douleur revint à la charge, mais le seul fait d'entrevoir les yeux de la bête dans ma chute me suffit à retenir mon cri.
M'avait-t-elle entendue? Je n'osais pas bouger, serrant l'épée contre mon corps. J'entendis un vague grognement puis de nouveau, ces bruits horribles de déchiquettement et de mastication.
Quelle créature était-ce là? Soudain, je sus; j'avais déja vu ce genre de monstre une fois auparavant; tout au fond de la Marche Rouge, alors que ma curiosité me poussait à soulever chaque pierre, j'avais aperçu cette bête immonde qui m'observait avidement au-dessus de moi. Ses lames gigantesques et ses yeux brûlants de rage m'avaient tétanisé sur place. Ce ne fut que lorsque Mère apparut derrière moi qu'elle disparut sans demander son reste. J'avais 13 ans à l'époque, mais en la revoyant maintenant, je savais que j'avais affaire à la même chose.
Certes je n'avais plus 13ans, mais avec une jambe blessée, que pouvais-je bien faire ? Tournant la tête de tout les côtés, cherchant quelque chose qui pourrait m'être utile, j'aperçus une sacoche en cuir sous un squelette. Elle était à à peine 2 mètres de moi, aussi, j'entrepris de m'en rapprocher en rampant sans faire de bruit. Je réussis à l'atteindre sans que le Niskaru me repère; dans cette sacoche, il n'y avait que quelques plantes desséchées...et une petite fiole rouge. Une potion de soins! Je poussais un "OUI!" de soulagement.
Mais le grognement qui s'en suivit m'arracha à toute pensée. En criant le Niskaru m'avait entendu, et toutes griffes dehors, il se ruait sur moi.
Je ne pouvais pas me relever, pas avec ma jambe blessée. Je ne pus que me redresser, l'épée dardée d'éclairs dans les mains, pour trouver la force de repousser son assaut. Mais c'était peine perdue; le Niskaru était bien plus fort que moi et ses lames tombèrent comme des marteaux sur la lame. Je fus repoussé au sol avec une telle force que j'en fus presque assommé. Le Niskaru pris dans son élan s'éloigna de quelques mètres, bientôt prêt à renouveller son assaut sur moi. Agissant avec la vitesse de l'éclair, je pris la potion de soins et la bus d'un trait! Je sentis instantanément les chairs de ma jambe se ressouder, juste assez rapidement pour me mettre à genoux et repousser à nouveau le Niskaru qui s'était jeté sur moi tel un taureau énorme; le choc me repoussa de nouveau au sol, et je sentis une vive douleur dans mon bras droit, une de ses lames m'avait lacéré l'avant-bras.
Cette fois, je parvins à me mettre debout, et saisis l'épée avec toute ma force, ce qui redoubla l'intensité des éclairs qui en jaillissait, et dont les lumières se réfléchissaient sur les hauts murs de pierre. Je vis le Niskaru bondir à près de 6 mètres de haut en ma direction. Je fléchissais mes jambes et mes bras, et calculais l'instant précis ou il arriverait sur moi.
Les lames du Niskaru fendirent l'air; j'avais fait un pas de côté, et mon épée tomba sur son dos et s'enfonca allègrement dans sa chair. Le Niskaru ne s'avoua pas vaincu, au contraire; il tenta de me couper la tête avec ses lames; je me baissais et lui donnais un grand coup de pied ce qui le fit tituber légèrement et fit sortir l'épée de sa chair. C'est alors que les yeux du Niskaru s'enflammèrent et ce furent deux brasiers qui m'observaient alors que je parais très difficilement ses assauts qui semblaient redoublés d'intensité. Il me fit tomber à terre et fut bientôt sur moi; il leva ses lames au ciel et les abattit sur moi. J'eus à peine le temps de me redresser et de plaquer ma tête contre lui pour esquiver ses lames et enfoncer l'épée dans son corps. Le Niskaru se figea. Il retomba lourdement sur le sol, les flammes dans ses yeux étaient éteintes pour toujours.
J'étais couvert de son sang, enfin de ses fluides plutôt. Mes membres tremblaient tout azimut, et mon bras me lançait très doulloureusement. Lâchant l'épée, je me dirigais tant bien que mal vers l'eau de l'oasis, et y tomba comme une pierre. Heureusement, le fond n'était pas du tout profond, et je laissais l'eau nettoyer le sang et les chairs de cet horrible monstre. A demi conscient, j'eus à peine la force de me sortir de l'eau et d'aller m'affaler contre le palmier que je sombrais totalement dans le sommeil.
Chapitre 7: Motus
Ce furent les croassements qui me tirèrent de ma léthargie. Apparemment, les crapauds n'avaient rien de mieux à faire que de venir importuner une personne blessée. Je râlais et tenta de faire voler le plus proche, seulement j'avais oublié que c'était le bras qui avait subi l'assaut du Niskaru, et une douleur lancinante me traversa le corps. Je retins mon râle en serrant les dents et frappa le sol avec mon autre main, ce qui fit fuir tout les batraciens. Une chance!
Je me levais péniblement et tout mes os craquèrent sous l'effort; ne dit-on pas que c'est signe de bonne santé? Ceux qui ont déclaré ceçi ne voient pas mon état! Il faisait encore nuit mais plus pour très longtemps, les couleurs oranges et chaudes du lever du soleil allaient poindre dans un moment. Je m'approchais du précipice et me penchais prudemment; je surplombais la totalité de la Marche Rouge, je pouvais voir au-dela même! Je jetais un regard du côté de Galeste, et regrettais très vite mon geste.
La fumée, les flammes et les cendres avaient pris place dans ce village, qui ne pouvait plus porter ce nom au regard du carnage que ces maudits Tuathas avaient engendré. La mine était elle aussi complètement détruite, son entrée méconaissable, ensevelie sous les roches. Je pestais de rage; ces Tuathas allaient en avoir pour leur grade. Sans parler de Mère.
Je fis demi-tour et marchais vers la porte qui m'avait amené ici; mon bras me lançait de plus en plus, il était sans doute infecté. Je m'assis en tailleur au bord de l'oasis et déchira un lambeau de tissu, que je trempais dans l'eau et appliquait sur ma plaie. Je serrais les dents tout en serrant mon bandage improvisé. Je me relevais et retournais vers la porte, mais une fois la main sur la porte, je voulais tout de même savoir pourquoi le Niskaru était ici. Je renonçais donc à sortir pour le moment et entrepris de fouiller la zone.
Je trouvais une gemme rare sur le corps du Niskaru, et une autre potion de soins dans la besace d'un autre squelette complètement écrasé. Je la bus lentement tout en fouillant des yeux la zone, et mon regard se posa sur une espèce de butte: je m'en approchais et comprit alors que c'était un coffre, presque complètement enseveli sous la terre et la roche. Je grattais la surface afin de dégager le sommet de ce coffre, et par chance il n'était pas verouillé. tout en sirotant ma potion de soins, je me demandais bien ce que j'allais pouvoir trouver .....
A l'intérieur se trouvait une tenue complète en cuir clouté qui était très bien conservée, ainsi qu'une paire de dagues dont les lames étaient...eh bien, elles étaient vertes. Leurs poignées étaient finement ouvragées, mais les lames étaient magnifiques, même si le vert n'est pas vraiment ma couleur favorite.
La chance me souriait apparemment, sans doute était-ce là une cachette qui n'était pas destinée à rester cachée éternellement. Eh bien tant pis, premier arrivé, permier servi!
Je trouvais également une petite pochette qui contenait quelques herbes. Je fourrais le tout dans ma besace, et avant d'avoir terminé ma potion, je passais la porte en pierre, en me demandant si j'allais bien pouvoir retrouver mon chemin dans ce labyrinthe.
Chapitre 8: Interlude
J'avais enfin pu sortir de cet interminable succession de couloirs piégés, j'avais même failli me prendre une décharge électrique avec ces pièges magiques! Mais j'étais parvenu à une sortie, enfin une sortie ou on pouvait avancer et retrouver son chemin. J'avais ouvert trois portes sur l'extérieur avant celle-là, et toutes m'avaient mené dans des culs-de-sac. J'étais en contrebas d'une cascade, certainement un des affluents qui passent par Galeste.
Je ne voulais pas y retourner; en plus, il faisait presque jour et rien que de penser aux cadavres qui devaient joncher les rues, les maisons en flammes...et songer que Père était maintenant sûrement.....je stoppa net ma pensée. C'était trop dur.
Je décidais de quitter la Marche Rouge. J'enfilais ma nouvelle tenue de cuir clouté, et y attachais mes nouvelles dagues à la ceinture, et mon épée dans le dos. J'ajustais ma besace et c'est sous le soleil levant que je partis. Ce fut la dernière fois que je foulais cette terre, et je n'y aurais pas accordé un derneir regard.
J'entrais dans la région d'Alserund, en quelque sorte la terre de bienvenue quand on arrive d'Erathell; dernière terre d'Eagonn, foyer de la Maison du Courage, et de l'avant poste de la Motus Mining, mon employeur. J'avais pour intention d'aller les voir et de leur expliquer fermement que mon lieu de travail était détruit, que j'avais failli y laisser la vie, et qu'une prime de dédommagement serait la bienvenue! Je savais ou aller, mais le voyage allait être long; un peu d'argent pour alourdir ma bourse ne serait pas de trop! C'est donc d'un pas décidé que je me hâtais de rejoindre l'avant-poste. Au moins, ce n'était pas bien loin et j'y arrivais sans encombres. Le gnome à l'entrée m'assomma de son discours sur les primes et les montant des dédommagements, et je n'y compris pas un seul mot; aussi me contentais-je de dire oui à chacune de ses questions. Je lui tendis ma bourse et il y fourra tout de même un bon millier de pièces d'or! Je ne voulais pas prendre le risque qu'on me les reprenne, je partis aussi vite que je le pus ensuite.
J'avais faim; très faim, tout d'un coup. Je ne savais pas vraiment ou on pouvait trouver une bonne taverne ici, aussi me rendais-je directement vers la Maison du Courage, ou j'étais sur de trouver de quoi manger, boire et dormir. Mais tout en pressant le pas à mesure que mon estomac me criait famine, je me jurais intérieurement de ne pas participer au Tournoi sous aucun prétexte. Il ne fallais pas que je me fasse remarquer.
Quelques loups et faés vengeurs plus tard, j'atteignis enfin les portes de la Maison. Un bref coup de vent me fit sentir l'odeur de viande grillée; mes jambes entendirent l'appel de mon ventre, et c'est en courant que j'entrais, prêt à me mettre n'importe quoi sous la dent!
Chapitre 9 bonus: Maison du Courage
A suivre...